Communiqué FNEC FP FO
L’Inspecteur d’académie du Maine et Loire demande aux enseignants en retraite de remplacer les grévistes le 29 janvier prochain, lors de la grève interprofessionnelle. Cette initiative met en cause le droit de grève et manifeste une volonté d’opposer les retraités aux actifs, voulant même les indemniser sur les retenues sur salaires de leurs collègues grévistes.
Elles révèlent en même temps les difficultés à faire passer dans les faits la loi sur le « service minimum d’accueil dans les écoles. »
Parmi les destinataires de la lettre, Paul BARBIER, ancien secrétaire général du SNUDI FO, a répondu par un courrier qui exprime ce que pense l’immense majorité des retraités : « …j’ai été saisi d’un sentiment de malaise devant une telle démarche (…) parce que pour moi, la solidarité entre les salariés (qu’ils soient actifs, chômeurs, ou retraités ) n’est pas un vain mot, je vous informe que le 29 janvier, je serai au côté de mes collègues qui seront en grève et qui manifesteront. » (document joint)
Quand Jean Claude MAILLY, au nom du Comité confédéral national de FO, appelle à la journée de grève interprofessionnelle du 29 janvier, et qu’il écrit au Premier Ministre en ce sens, il précise : « Réaffirmer clairement et fortement nos revendications, faire respecter les droits et les intérêts des salariés actifs, chômeurs, et retraités, tel est l’objet de la mobilisation du jeudi 29 janvier 2009. »
La FNEC FP FO appelle les retraités de l’Enseignement, de la Recherche, de la Formation des Adultes, de la Jeunesse et Sport, de la Culture à participer nombreux aux manifestations du 29 janvier avec leurs camarades grévistes, à l’appel de l’Union confédérale des retraités FO et de l’Union fédérale des retraités de la FGF FO :
pour l’augmentation des pensions et des salaires,
pour la défense des services publics, l’annulation des suppressions de postes, du licenciement des non titulaires, et pour la protection sociale collective,
pour le respect des libertés syndicales.
La FNEC FP FO demande au Ministre de l’Education nationale de faire cesser les opérations du type de celle du Maine et Loire.
Montreuil, le 23 janvier 2009
LETTRE DE PAUL BARBIER
Mûrs Erigné le 21 janvier 2009-01-21
Monsieur Paul BARBIER
Instituteur Honoraire
8, rue de la Tremblaye
49610 Mûrs Erigné
Madame l’Inspectrice d’Académie
Directrice des Services Départementaux
de l’Education Nationale de Maine et Loire
Madame l’Inspectrice,
Dans votre courrier en date du 16 janvier 2009. vous sollicitez mon concours pour la mise en œuvre du droit d’accueil dans certaines petites communes les jours de grève des enseignants.
L’effet de surprise passé, j’ai été saisi d’un sentiment de malaise devant une telle démarche.
Si je comprends bien, vous me demandez de servir de supplétif au Ministre de l’Education nationale qui rencontre les plus grandes difficultés dans la mise en œuvre de sa loi sur le service minimum d’accueil dans les écoles qui, pour la majorité de mes collègues, s’apparente, dans les faits, à une tentative de remise en cause de leur droit à faire grève.
Vous ajoutez que si je souhaite m’engager dans ce cadre, les municipalités me communiqueront tous les documents administratifs nécessaires.
Si je me réfère à la loi et aux textes d’application, les documents administratifs auxquels vous faites référence doivent correspondre aux documents à remplir pour que je puisse être indemnisé sur les fonds constitués par les retenues sur salaire des enseignants grévistes…
Pour parler clair, vous me demandez d’être ce qu’on appelle communément un « jaune ».
Bien sûr, vous allez me répondre qu’il ne s’agit pas de cela mais de venir en aide aux familles qui ont des difficultés à faire garder leurs enfants les jours de grève.
Madame l’Inspectrice d’Académie,
Permettez-moi de réfuter un tel argument qui n’est qu’un prétexte.
D’abord, parce qu’avant la loi, et vous le savez comme moi, les choses se passaient globalement bien.
D’ailleurs, j’ai eu l’occasion, alors que j’occupais des responsabilités syndicales au niveau national, de rappeler à Monsieur le Ministre que les enseignants, qui sont des gens responsables, prenaient toujours les dispositions nécessaires en cas de grève pour prévenir les parents suffisamment tôt afin d’éviter les problèmes. Ce dont Monsieur DARCOS avait convenu.
Et puis surtout, je n’accepte pas qu’on évoque le «bien être » des élèves alors que toute la politique ministérielle en matière scolaire va à l’encontre de cet objectif.
Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler l’ensemble des mesures prises contre l’enseignement pubic, en particulier ces derniers mois.
Madame l’Inspectrice d’Académie,
Vous l’aurez compris : non seulement je ne suis pas « disponible pour assurer ce travail », mais je m’oppose fermement à cette initiative qui, si j’en crois mes informations, émane du ministère.
Et puis, parce que pour moi la solidarité entre les salariés (qu’ils soient actifs chômeurs ou retraités) n’est pas un vain mot, je vous informe que le 29 janvier, je serai au côté de mes collègues qui seront en grève et qui manifesteront.
Persuadé que vous comprendrez le sens de ma démarche, je vous prie de croire, Madame l’Inspectrice d’Académie, en ma fidélité à l’école publique laïque (dont j’ai été l’un des maîtres pendant 38 ans et que j’entend bien continuer à servir) mais aussi en mon attachement au droit de grève inscrit dans la Constitution de notre pays et dans les Conventions de l’Organisation Internationale du Travail que la France a ratifiées.
Paul BARBIER
Instituteur honoraire
Ancien Secrétaire général du SNUDI FORCE OUVRIERE